Équateur

L'Équateur, en forme longue la République d'Équateur ou la République de l'Équateur, en espagnol Ecuador et República del Ecuador, est un pays d'Amérique du Sud, entouré par le Pérou au sud et la Colombie au nord.


Catégories :

Équateur

Recherche sur Google Images :


Source image : coupedumonde.pubfoot.com
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • École d'espagnol, Quito, Ecuador.... L'équateur est le plus petit des pays andins. Il se situe au nord-ouest de l'Amérique du Sud et est traversé par la... (source : academia-kolumbus)
  • L'Équateur est un pays du nord-ouest de l'Amérique du Sud, bordé au nord-est ... L'Équateur, dont la capitale est Quito, a une superficie de 283 561 km2.... (source : americas-fr)
  • Photos d'Equateur - Andes, Galapagos, Amazonie, Quito et Machalilla - galerie de ... La république d'Équateur est un pays d'Amérique latine, à l'ouest de ... (source : photos-de-voyage)
República del Ecuador (es)
République de l'Équateur (fr)
Drapeau de l'Équateur Armoiries de l'Équateur
(Drapeau de l'Équateur) (Armoiries de l'Équateur)
Devise nationale  : Dieu, Patrie et Liberté
(en espagnol : «Dios, Patria y Libertad»)
carte
Langues officielles Espagnol[1]
Kichwa et Shuar[2]
Capitale Quito
00°9′S 78°21′W / -0.15, -78.35
Plus grande ville Guayaquil
Forme de l'État République
Rafæl Correa
Lenín Moreno
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 72e
283 560 km2
8, 8 %
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 62e
13 927 650 hab.
46 hab. /km2
Indépendance
 - Date
de l'Espagne
24 mai 1822
Gentilé Équatorien, Équatorienne


IDH (2003) 0, 807 (moyen) (83e)
Monnaie Dollar américain (sucre jusqu'en 2000) (USD)
Fuseau horaire UTC -5
Hymne national Salve, Oh Patria
Domaine internet . ec
Indicatif
téléphonique
+593


L'Équateur, en forme longue la République d'Équateur ou la République de l'Équateur, en espagnol Ecuador et República del Ecuador, est un pays d'Amérique du Sud, entouré par le Pérou au sud et la Colombie au nord. Il occupe une surface de 283 560 km2. Le nom du pays vient de sa position sur l'équateur.

La capitale est Quito et la plus grande ville est Guayaquil, l'un des ports principaux d'Amérique du Sud. Le pays compte 13 360 000 habitants (2005) et est divisé en 24 provinces (îles Galápagos comprises).

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Équateur.

Période préhispanique

Ruines inca d'Ingapirca, près de Cuenca.

Les restes archéologiques les plus anciens trouvés en Équateur datent de 3500 av JC et ont été trouvés trouvés dans la province du Guayas. Ils correspondent à la culture Valdivia. d'autres sites archéologiques ont été découverts sur la côte autant que dans la sierra équatorienne, datant pour la majorité des deux derniers millénaires. Malgré ces découvertes, ces cultures restent mystérieuses et on dispose d'assez peu de connaissances certaines sur l'histoire de l'Équateur jusqu'au quinzième siècle.

Au quinzième siècle, l'Équateur était peuplé par différentes ethnies parlant des langues différentes : sur la côte les cultures Esmeralda, Manta, Huancavilca et Puná (du nord au sud), pratiquant toutes la pêche, la chasse, l'agriculture et le commerce (aussi bien par la mer entre différentes zones côtières qu'avec les indiens de la sierra). Dans la sierra, les principales cultures à cette même période étaient les Pastos, les Caras, les Panzaleo, les Puruhá, les Cañaris et les Paltas. Leur économie était principalement agricole, avec un mode de vie sédentaire et un important usage de l'irrigation surtout pour les Cañaris. L'organisation politique se faisait autour de caciques, qui nouaient entre eux des alliances fluctuantes et étaient capables de lever des armées et d'administrer certains territoires[3].

Les andes équatoriales sont conquises par les incas sous les règnes de Tupac Yupanqui, qui conquiert le sud de l'actuel Équateur, puis de son fils Huayna Capac, né à Tomebamba, qui conquiert Quito et en diminué les dernières résistances des Otavalos lors du massacre de Yahuarcocha, vers 1505. À la mort de Huayna Capac en 1527, ce dernier divise en deux son empire, attribuant à Atahualpa la partie nord, avec pour capitale Quito, ainsi qu'à Huascar la partie sud, avec pour capitale Cuzco. Une guerre civile se déclenche rapidement entre les deux empereurs, qui tourne finalement à l'avantage d'Atahualpa, qui parvient à pénétrer profondément dans le territoire de Huascar et fait prisonnier ce dernier en 1532[L 1].

C'est tandis qu'Atahualpa est aux bains de Cajamarca, se préparant à entrer en vainqueur à Cuzco, qu'a lieu sa rencontre avec Francisco Pizarro. Le conquistador, à la tête d'une petite armée et malgré l'escorte imposante d'Atahualpa, parvient à s'emparer de l'Inca ainsi qu'à le faire prisonnier le 16 novembre 1532[L 2]. Malgré une forte résistance opposée aux conquérants espagnols par certains généraux d'Atahualpa, dont Rumiñahui, l'Équateur est conquis entre 1532 et 1534, et Sebastián de Belalcázar fonde Quito le 6 décembre 1534[4], sur les ruines du Quito inca détruit par Rumiñahui avant de l'abandonner aux espagnols[L 3].

Période coloniale

Fondation de l'Audience Royale de Quito

Territoires rattachés à l'Audience Royale de Quito par le décret royal de 1563

Après la conquête définitive de Quito, l'exploration du pays se poursuit et se concrétise par la fondation des villes principales du pays : Guayaquil le 25 juillet 1535, puis dans les années qui suivent Ambato, Riobamba et Manta, entre autres. Loja est fondée en 1548 et Cuenca en 1557. Le mythe de l'Eldorado naît à Quito, et l'exploration continue surtout dans les régionas amazoniennes, à partir de Quito : plusieurs villes y sont fondées, dont certaines ont été détruites peu après leur fondation par les autochtones, et une expédition partant de Quito sous la direction de Francisco de Orellana découvre l'Amazone le 12 février 1542, après avoir descendu le Río Coca puis le Río Napo[L 4].

Sur le plan politique, Quito contribue à la défaite de Gonzalo Pizarro contre Charles Quint, Belalcázar choisissant le camp de ce dernier. En 1545, le pape Paul III donne qualité d'évêché à Quito, et en 1563 Philippe II fait de Quito le siège de l'audience royale de Quito, avec pouvoir sur un vaste territoire s'étendant de Jaén et Guayaquil au sud, jusqu'à Cali et Buenaventura au nord et comprenant aussi une large part du Bassin amazonien. Quoique théoriquement soumise à l'autorité du Vice-Roi du Pérou, l'Audience de Quito, gouvernée par un Président appelé par le roi, jouissait d'une large autonomie due à la longue distance entre Quito et Lima. Une rébellion éclate en 1592, nommée «Révolution des alcabalas», en opposition à l'impôt du même nom décrété par la couronne d'Espagne. Cette révolution, qui se résoud après une médiation des jésuites, est quelquefois vue comme le premier témoignage de l'émergence des espagnols nés dans la colonie (les créoles) qui entrevoit déjà la possibilité de l'indépendance, qui ne se concrétisera que plus de deux siècles plus tard. Malgré cette rébellion, la seconde moitié du XVIe siècle marque la consolidation de la domination des espagnols nés en métropole, autant sur le plan culturel que religieux ou administratif[L 5].

Le XVIIe siècle, âge d'or de l'Audience Royale de Quito

L'église de la Compagnie de Jésus à Quito, un exemple du style baroque quiténien

Le XVIIe siècle marque l'apogée de l'Audience royale de Quito, marqué par la paix et la stabilité. L'économie est fondée sur l'agriculture, les mines d'or, et l'artisanat textile, avec une main d'œuvre bon marché apportée par l'exploitation des populations autochtones. Des tentatives d'évangélisation des peuples amazoniens ont lieu, surtout par les Jésuites et les Franciscains.

Les jésuites fondent trois Collèges, à Quito (1586), Cuenca (1638), et Riobamba (1689), mais aussi l'Université Saint-Grégoire à Quito. Quito devient un centre d'activité artistique et architectural sans égal sur tout le continent : Quito voit fleurir des églises et monastères plus somptueux les uns que les autres dans le style baroque, ces constructions entraînant le développement d'un art religieux florissant (peinture, sculpture de la pierre et du bois etc. ). À cette époque, la prospérité et la splendeur de Quito sont enviées par Lima et Bogotá.

Cette période est cependant marquée par plusieurs tremblements de terre dévastateurs, des éruptions volcaniques suivies de lahars faisant quelquefois des milliers de morts. Les villes de la côte subissent des attaques de corsaires tout au long du siècle, culminant avec le sac et l'incendie de Guayaquil en 1684 par Edward Davis   (en) [L 6].

Du rattachement à la Nouvelle-Grenade à la fin de la période coloniale

Par décret du 27 mai 1717, Philippe V d'Espagne supprime l'Audience royale de Quito, rattachant son territoire à la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, nouvellement créée et qui avait son siège à Bogotá. Après avoir supprimé cette vice-royauté et rétabli le statu quo en 1720, Philippe V rétablit finalement la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, y rattachant définitivement l'Audience Royale de Quito sans cependant la supprimer. De 1736 à 1743 a lieu une mission géodésique franco-epagnole dirigée par Charles Marie de La Condamine, avec pour but de mesurer un arc du méridien de Quito. Cette mission, qui sert à confirmer la thèse de Newton d'une Terre aplatie aux pôles, augmente énormément les connaissances scientifiques et géographiques sur l'Équateur, et ouvre la voie au système métrique. Le journal de voyage de La Condamine, journal de voyage à l'Équateur, influera plus tard sur le choix du nom du pays quand il prendra son indépendance.

Le XVIIIe siècle est aussi marqué par l'arrivée de la première presse de l'Audience de Quito, intallée en 1755 à Ambato, autorise Eugenio Espejo d'éditer le premier journal propre à l'Audience de Quito. L'expulsion des jésuites par la couronne d'Espagne en 1767 a un fort impact dans l'Audience, causant la fermeture de plusieurs universités, écoles et collèges. La fin du siècle est marquée par un important soulèvement à Quito en 1785, surtout en opposition aux taxes et droits de douane imposés par l'Espagne, alors que des révoltes autochtones d'une ampleur jamais vue depuis le XVIe siècle éclatent entre 1766 et 1803 dans toute la sierra. Les écrits d'intellectuels comme le philosophe Eugenio Espejo et l'historien jésuite Juan de Velasco, qui écrit la première histoire de Quito, facilitent la prise de conscience d'une «Nation quiténienne»[L 7].

Période républicaine

L'Équateur prit son indépendance le 24 mai 1822, au sein de la Grande Colombie, puis en 1830 séparément. Le pays tire son nom des travaux d'une mission scientifique dirigée par Louis Godin, Charles Marie de La Condamine et Pierre Bouguer au XVIIIe siècle.

Depuis lors, l'histoire du pays est troublée par des périodes d'instabilité politique avec l'instauration régulière de dictatures militaires : 55 dirigeants se sont succédé depuis 1900.

Les conflits frontaliers entre le Pérou et l'Équateur débutèrent à partir des années 1830. Quatre guerres éclatérent entre ces pays entre 1858 et 1995, guerre de 1858-1860 ; guerre de 1941-1942; la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995.

En 1990, les autochtones manifestèrent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs droits, bloquant le pays en s'asseyant par terre. Le président Borja dut accorder à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km² de territoire en Amazonie, même si au même moment des escarmouches étaient lancées contre les chefs indiens. Enfin en 2000, suite à la dollarisation de l'économie, la population manifesta, bientôt suivie par l'armée, au point de renverser le président Jamil Mahuad.

Politique

Article détaillé : Politique de l'Équateur.

Les élections générales des 15 octobre et 26 novembre 2006 ont donné gagnant Rafæl Correa, économiste de gauche avec 56 % des voix au deuxième tour, contre Álvaro Noboa, milliardaire conservateur.

Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce lors de son investiture[5] la tenue d'un référendum le 18 mars 2007 dans l'objectif d'autoriser la création d'une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Ce dernier s'est finalement tenu le 15 avril 2007. Les électeurs équatoriens se sont à cette occasion prononcés en faveur de l'élection d'une Assemblée constituante.

L'alliance électorale qui soutient le président Correa s'était abstenue de présenter des candidats lors de l'élection législative qui se déroulait parallèlement à l'élection présidentielle. L'absence de députés de la mouvance présidentielle au sein de la chambre des représentants, surtout orientée à droite, a créé des tensions notables entre les pouvoirs exécutif et législatif durant les premiers mois du mandat présidentiel. L'épisode le plus marquant de ce conflit larvé s'est soldé par la destitution de 57 des 100 députés qui composaient la chambre des représentants. Ces derniers avaient tenté de destituer le président du Tribunal électoral suite à son annonce d'autoriser la tenue du référendum concernant l'élection de l'Assemblée constituante. L'organe de contrôle électoral avait réagi en destituant à son tour le groupe de députés dont une partie s'est exilée en Colombie[6].

Le 30 septembre 2007, l'Alianza Pais (Alliance pays) qui soutient le projet du président Correa, a obtenu 70 % des suffrages lors de l'élection de l'Assemblée constituante. L'Alliance pays totalise quatre-vingts des cent trente députés chargés de la rédaction de la nouvelle constitution.

Le projet de constitution, élaboré par cette constituante, a été accepté par référendum le 28 septembre 2008 avec 64 % de votes favorables contre 28 % de votes défavorables[7]. Cf. Référendum constitutionnel équatorien de 2008.

Le 30 septembre 2010, une crise politique entraine une mutinerie de la police. Le président Rafæl Correa est mis en danger, mais les militaires rétablissent la situation[8].

Subdivisions

Article détaillé : Subdivisions de l'Équateur.
subdivisions de l'Équateur.

L'Équateur est divisé en 24 provinces. Ces provinces ont un gouverneur et un conseil provincial élu par le peuple. Elles sont autonomes comparé au gouvernement central au niveau économique et social, mais aussi pour l'utilisation des ressources naturelles.

Province Capitale
Azuay Cuenca
Bolívar Guaranda
Cañar Azogues
Carchi Tulcán
Chimborazo Riobamba
Cotopaxi Latacunga
El Oro Machala
Esmeraldas Esmeraldas
Galápagos Puerto Baquerizo Moreno
Guayas Guayaquil
Imbabura Ibarra
     

Voir aussi : Liste des principales villes d'Équateur.

Géographie

Article détaillé : Géographie de l'Équateur.
Carte de l'Équateur
Lagune de sulfure
Lacs en miroir

Situé en Amérique du Sud, l'Équateur comprend 4 régions fort différentes :

Frontières terrestres

Volcans importants

Volcan Tungurahua

Catastrophes naturelles

Comme l'ensemble des pays andins, lesquels sont près de la zone d'affrontement d'une plaque continentale (celle d'Amérique du Sud) et d'une plaque océanique (celle du Pacifique), l'Équateur est victime de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques. Parmi les tremblements de terre récents, on peut signaler celui du 5 mars 1987. De magnitude 6, 8 sur l'échelle de Richter, il détruisit une partie de la route Quito-Lago Agrio, renforçant ainsi pendant plusieurs mois l'isolement des provinces de l'Oriente. Il emporta une partie du pipe-line transportant le pétrole brut des stations de pompage de l'Oriente vers la raffinerie d'Esmeraldas. À peu près 2 000 personnes vivant dans des vallées encaissées de la Cordillère ont péri lors de ce tremblement de terre[9].

Économie

Article détaillé : Économie de l'Équateur.
Palais du Carondelet (palais présidentiel), Quito

L'économie exportatrice de l'Équateur repose essentiellement sur trois éléments : la culture de la banane (1er exportateur mondial), le pétrole et le tourisme. On peut noter aussi l'essor de l'exportation des fleurs coupées, de l'huile de palme et du célèbre chapeau Panama. L'autosuffisance alimentaire est atteinte sur de nombreux produits de base (en particulier les huiles et graisses alimentaires, dont les Équatoriens sont grands consommateurs, sont produites en grande quantité par la culture du palmier à huile et du soja). Malgré cela, le pays connaît une grave crise économique, sa dette extérieure représente 14 milliards de dollars dans les années 2000 et il a besoin de l'aide du FMI pour stabiliser son économie.

Guayaquil, la plus grande ville

L'agriculture équatorienne

Histoire

Avec la conquête espagnole, les amérindiens d'Amérique latine ont vu leurs libertés être restreintes, mais ce sont les indépendances, proclamant l'égalité, et par conséquent niant l'originalité des lignages autochtones, qui ont porté le coup de grâce aux structures sociales autochtones[réf.  nécessaire]. Ils ont été convertis en travailleurs exploités, au bénéfice des haciendas[10]. La notion de propriété privée du sol, toujours méconnue des amérindiens, est devenue de règle, à l'image de l'Europe qui dominait le monde entier à cette époque. Les colonisateurs s'appropriaient la majorité des terres auxquelles on attribuait un certain nombre d'autochtones pour les travailler. Il fallait habituellement l'accord des autochtones, mais en pratique, il s'agissait d'accaparement des terres et d'esclavage des natifs[10]. Ceci marque la naissance du terme Hacienda en Équateur, mot provenant anciennement d'Espagne. Ce sont les propriétés agricoles privées ainsi qu'à but lucratif telles qu'on connaissait déjà à cette époque depuis longtemps en Europe et qu'on connaît dans le monde entier actuellement[11]. Une autre pratique courante des propriétaires consistait à louer des haciendas aux autochtones et en exiger la moitié de ses récoltes. Ainsi, celui qui produisait du riz ou du blé ne pouvait pas forcément en conserver la quantité suffisante pour mener une vie décente[10].

Les haciendas se sont rapidement transformées en monocultures de produits d'intérêt pour les pays développés. Elles devenaient des cultures d'exportation pour alimenter les métropoles, aux dépens des cultures vivrières destinées aux besoins des populations autochtones[10].

La règle de la propriété privée s'est perpétuée au fil de l'histoire. Les terres demeurent fréquemment à ce jour des propriétés agricoles privées. Cependant, suite à plusieurs révoltes du peuple autochtone ainsi qu'à une prise de conscience des pays développés quant à l'injustice de jadis, énormément de terres ont été rendues au peuple équatorien[12]. Pour perfectionner la situation des paysans, il fallait leur donner des terres à exploiter. Mais il en manquait terriblement, car avec ses 264 000 km2, l'Équateur est passé de 3, 5 millions d'habitants en 1950 à 7, 5 millions en 1977. Sa population a par conséquent plus que doublé en 27 ans avec une croissance de 3, 4 % par année[10]. Qui plus est , le phénomène des monocultures s'est aussi perpétué au fil du temps. Ces terres appartiennent fréquemment à des compagnies étrangères transnationales qui ont les moyens de s'approprier les grandes terres planes de bonne qualité. Ces haciendas sont exploitées pour les cultures d'exportations rentables telles que les bananes, le café et le sucre[13]. Ainsi, les paysans sont obligés de cultiver sur des terres de moindre qualité. Il s'agit fréquemment de pentes fortes sur lesquelles se déclenchent déjà des phénomènes d'érosion[10]. Les cultures d'exportations créent énormément d'emplois pour la population équatorienne toujours grandissante et stimule l'économie, mais elles monopolisent des terres sur lesquelles pourrait s'effectuer de l'agriculture vivrière dans une optique de développement durable.

Performances

Malgré une urbanisation rapide, l'agriculture conserve un poids important dans l'économie et la société équatoriennes. Elle représentait, en 1986, entre 14 % et 15 % du PIB et elle employait, selon le recensement de la population de 1982, 33 % de la population active occupée. Les exportations agricoles ont procuré, en moyenne, 22 % des recettes en devises entre 1976 et 1985[14].

L'Équateur se divise en trois régions géographiques qui ont des climats différents, donnant la possibilité de la culture de produits qui y sont spécifiques. Il y a l'Oriente ou l'Amazonie, au climat équatorial, toujours chaud et humide[10]. Elle abrite 6 % de la population, mais fait l'objet de colonisation rapide et anarchique. On y produit de la viande, de l'huile de palme et des produits forestiers[14]. On compte aussi la Sierra, le cœur du pays, deux chaînes de montagnes élevées encadrant la série de dépressions du sillon interandin qui sont fréquemment surpeuplées[10]. Cette région abrite 42 % de la population totale et a une agriculture essentiellement tournée vers la production de denrées vivrières pour le marché intérieur. On y produit surtout la pomme de terre, le maïs, le blé, les haricots, les légumes et les fruits[14]. Vient enfin la Costa ou la Côte, entre l'océan et les Andes. C'est une région de piémonts, plaines et collines alternées, au climat plutôt tropical, avec une pluviométrie particulièrement variable, quelquefois particulièrement sèche ou bien arrosée[10]. Ce territoire regroupe 42 % de la population et produit les principales cultures d'exportation telles que les bananes, le cacao, le café, les crevettes et le sucre. On y produit aussi du riz, du maïs, des graines de soja, du sorgho et de la viande[14].

Impacts écologiques

L'Équateur souffre d'autres impacts écologiques dus à l'agriculture outre la déforestation pour la création de nouvelles terres agricoles, qui est bien entendu, par la destruction d'habitats, une menace à la biodiversité des écosystèmes du pays[10].

Une pratique agricole courante en Équateur est la création d'une série de fossés et d'arêtes. On nomme ce type de champ camellones[15]. On creuse les fossés et on empile le matériel d'excavation pour créer les arêtes. Les fossés favorisent le drainage dans les lieux particulièrement humides et l'eau qui s'y retrouve limite les fluctuations de température de surface du champ et empêche la création de givre sur ce dernier dans les lieux de haute altitude[15]. Puisque cette pratique est particulièrement efficace, ces types de champs sont fréquemment surexploités. Une étude sur la micromorphologie de ces sols montre que ces derniers sont fréquemment épuisés. Effectivement, l'étude sur un sol de Camellone, menée par C. Wilson, explique que l'activité des microorganismes était jadis élevée dans le sol, mais qu'elle est désormais presque absente[15]. S'il y a peu de microorganismes présents pour décomposer et recycler la matière organique en nutriments disponibles aux plantes, la production primaire de ces dernières ralentit énormément et il y par conséquent toujours moins de matière organique qui tombe au sol puis toujours moins de microorganismes[16]. Ce cercle vicieux entraîne une désertification des sols, ces derniers n'étant plus fertiles et par conséquent ni propices à l'agriculture. Au bout de la ligne, l'agriculture intensive sur les sols équatoriens, bien que efficace à court terme, appauvrit les sols à long terme.

Un autre impact important est l'érosion et l'appauvrissement des sols en pente sur lesquels les paysans cultivent fréquemment[10]. Pour créer une terre agricole, les pentes sont fréquemment défrichées. On enlève ainsi les arbres dont les racines retiennent les nutriments dans le sol et empêchent l'érosion. Quand il pleut, les nutriments sont emportés par le ruissellement en bas de pente et le sol s'érode[16]. Le sol devient par conséquent de plus en plus pauvre et donc, le choix d'espèces à cultiver devient de plus en plus limité.

Démographie

Article détaillé : Démographie de l'Équateur.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

La population équatorienne est aujourd'hui d'un peu plus de 13 millions d'habitants. Elle est divisée en quatre groupes ethniques. Les métis sont de loin ceux qui ont le plus de poids démographique parmi l'ensemble des ethnies équatoriennes, et forment plus de 65 % de la population actuelle. Les Amérindiens sont la seconde ethnie avec une représentation démographique aux alentours de 25 %. Les Européens et créoles, les descendants directs des colonisateurs espagnols, représentent 7 % de la population. La minorité ayant la plus faible représentation sont les afro-équatoriens (les Mulatos et les Zambos) qui sont 3 %. D'autres groupes ethniques sont aussi représentés en Équateur. Des Chinois venus dans le pays au XIXe siècle participer à la construction des deux voies ferrées reliant Quito à Guayaquil d'une part et Quito à San Lorenzo via Ibarra d'autre part. Actuellement énormément de leurs descendants ont ouvert des restaurants chinois nommés Chifas ou des épiceries. À Guayaquil, nombre de commerçants sont d'origine coréenne ou libanaise. Trois fils de cette communauté libanaise ont d'ailleurs accédé à des fonctions politiques importantes : Abdala Bucaram Ortiz dit el Loco, ancien maire de Guayaquil et président de la République en 1996, Jamil Mahuad, ancien maire de Quito et président de la République de 1998 à 2000, Alberto Dahik Garzozzi, ancien vice-président de Sixto Duran Ballen de 1992 à 1995.

L'Équateur compte aussi des petites communautés particulièrement prospères japonaises, allemandes, suisses allemandes, françaises et italiennes. [réf.  nécessaire]

Éducation

Les familles doivent payer les coûts des ouvrages, du matériel pédagogique et d'attirail[17]. Ces dues entravent des familles pauvres de mettre leurs enfants à l'école[17]. À peu près la moitié des élèves débutent l'enseignement secondaire[17].

Santé

La population est en moyenne particulièrement jeune puisque l'âge moyen est de 25, 3 ans tandis que l'espérance de vie est de 75, 5 ans[18]. Une proportion importante de la population n'a pas accès à l'eau potable. En Équateur, il y a 686 cas de paludisme pour 100 000 habitants.

Culture

Article détaillé : Culture de l'Équateur.

L'Équateur est un pays particulièrement catholique où on parle l'espagnol et des langues amérindiennes (comme le kichwa ou le shuar). Un certain contraste apparaît entre la culture de la région de la Costa et celle de la Sierra.

La culture équatorienne est marquée par la confluence de la culture espagnole, puis créole, avec des traditions d'origine précolombienne fortement enracinées. Sur le plan musical par exemple, la musique respectant les traditions équatorienne utilise autant des instruments respectant les traditions européens comme la trompette, la guitare ou l'accordéon que des instruments andins comme la kena ou la flute de Pan. Cette rencontre a donné naissance à des genres de musique comme le Pasacalle. le compositeur contemporain Luis Humberto Salgado s'est inspiré de ces musiques respectant les traditions équatoriennes pour énormément de ses œuvres, dont la «symphonie équatorienne». L'Équateur a aussi vu naître le compositeur de musique électroacoustique Mesías Maiguashca et le peintre Oswaldo Guayasamin. Parmi les écrivains principaux, on peut citer entre autres. Parmi les artistes équatoriens principaux, on citer entre autres Juan León Mera, Jorge Icaza, Juan Montalvo, Benjamin Carrión, José de la Cuadra, Alicia Yánez Cossio, Jorge Enrique Adoum et d'autres. Sur le plan architectural, l'architecture coloniale est spécifiquement riche et bien conservée en Équateur, raison pour laquelle les villes de Quito et Cuenca sont classées au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sur un plan plus anecdotique mais appartenant aussi au mode de vie équatorien, l'«heure équatorienne» symbolise la tendance des équatoriens à arriver en retard aux rendez-vous (jusqu'à plusieurs heures), à tel point que le gouvernement a lancé en octobre 2003 une campagne de lutte contre cette coutume, qu'on retrouve aussi au Pérou[19], [20].

Église de la Companía de Jesús, Quito
Parc Sucre à Riobamba
Fêtes
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'an Año nuevo
6 janvier Épiphanie
février Mardi gras, Carnaval
12 février Découverte en 1542 de l'Amazone
27 février Bataille de Tarqui et jour du Patriotisme et de l'Unité nationale
mars Semaine sainte (jeudi et vendredi) Jueves Santo y Viernes Santo
1er mai Fête du travail Día del Trabajo
24 mai Bataille de Pichincha Batalla de Pichincha
24 juillet Naissance de Simon Bolivar Natalicio de Simón Bolivar
25 juillet Fondation de Guayaquil Fundación de Guayaquil
10 août Fête nationale (Indépendance de Quito) Día de la Independencia
15 août Assomption Día de la Asunción
9 octobre Indépendance de Guayaquil Independencia de Guayaquil
12 octobre Journée de la race (Découverte de l'Amérique par Christophe Colomb) Día de la raza
1er novembre Toussaint Día de Todos Los Santos
2 novembre Fête des morts Día de los Difuntos
3 novembre Indépendance de Cuenca Independencia de Cuenca
6 décembre Fondation de Quito Fundación de Quito
25 décembre Noël Navidad

Codes

L'Équateur a pour codes :

Notes et références

  1. langue officielle de l'Équateur)
  2. langues officielles de relation interculturelle
  3. PRE-HISPANIC ERA, dans Dennis M. Hanratty, Ecuador : A Country Study, 1989
  4. Cette date est celle où Belalcázar s'installe définitivement à Quito, mais la ville avait été fondée de jure le 28 août de la même année, cf. Lara, p.  171-172 et p.  176
  5. (es) Discurso de Posesión del Presidente de la República, Econ. Rafæl Correa
  6. Jean-Hébert Armengaud, «Référendum de crise en Équateur», Libération, 14 avril 2007.
  7. http ://www. lemonde. fr/cgi-bin/ACHATS/acheter. cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1053124&clef=ARC-TRK-G_01
  8. (fr) Equateur : retour à la normale au lendemain d'une rébellion policière, AFP, 2 octobre 2010
  9. (es) La sismicité en Équateur, ŒA
  10. Dumont, R. 1978. Paysans écrasés, Terres massacrées Équateur, Inde, Bengladesh, Thaïlande, Haute-Volta. Éditions Robert Laffont. Paris.
  11. Preston, D. A. 1990. From hacienda to family farm- changes in environment and society in Pimampiro, Ecuador. Geographical Journal. 156 : 31-38.
  12. Becker, M. 2007. Indigenous Struggles for Land Rights in Twentieth-Century Ecuador. Agricultural History. 81 : 159-181.
  13. De Janvry et al. 1991
  14. De Janvry, A., E. Sadoulet et A. Fargeix. 1991. Ajustement et Équité en Équateur. OCDE. Paris.
  15. Wilson, C., I. A. Simpson and E. J. Currie. 2002. Soil management in pre-Hispanic raised field systems : Micromorphological evidence from Hacienda Zuleta, Ecuador. Geoarchæology- an International Journal. 17 : 261- 283.
  16. Aber J. D. and J. M. Melillo. 2001. Terrestrial Ecosystems. Second Edition. Harcourt Academic Press. San Diego.
  17. http ://www. unicef. org/infobycountry/ecuador. html
  18. (en) Fiche de l'Équateur, dans le CIA World Factbook.
  19. Article de l'Expansion tiré d'une dépêche AFP.
  20. (es) La hora ecuatoriana éditorial de El Diario, le 10 avril 2010

Voir aussi

Bibliographie

  1. El Quito en el Tahuantinsuyo, p.  81-121
  2. p.  145-149
  3. p.  156-181
  4. p.  181-205
  5. Chap. IV : La real audiencia y presidencia de Quito, p.  206-215
  6. Chap. V : Quito en el Siglo XVII : apogeo y esplendor del Quito colonial, p.  216-233
  7. p.  234-270

Liens externes

Catégorie Équateur (pays) de l'annuaire dmoz


Recherche sur Amazone (livres) :



Principaux mots-clés de cette page : équateur - quito - pays - terre - population - culture - guayaquil - équatorienne - sol - sud - audience - autochtones - régions - ecuador - équatorien - économie - président - siècles - espagnol - ville - histoire - derniers - agriculture - indépendance - liste - volcans - particulièrement - produits - codes - del -


Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quateur_(pays).
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/11/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu