Autriche-Hongrie

L'Autriche-Hongrie est un ancien État d'Europe centrale, constitué de l'Empire d'Autriche et du Royaume de Hongrie, unis par la famille des Habsbourg-Lorraine.


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Autriche-Hongrie

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Empire austro-hongrois

Kaiserreich und Königreich Österreich-Ungarn (de)
Osztrák–Magyar Monarchia (hu)


Empire d'Autriche
1867 — 1918

Flag of Austria-Hungary 1869-1918.svg Austria-Hungaria transparency.png
Enseigne civile Armoiries

Hymne : Gott erhalte Franz den Kaiser

L'Autriche-Hongrie en 1913.
L'Autriche-Hongrie en 1913.

Informations générales
 Statut Monarchie, Union personnelle
 Capitale Vienne
 Langue (s) Allemand, hongrois, latin
et langues minoritaires
 Religion (s) Catholique romaine
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 Monnaie Florin (1867-1892)
Couronne (1892-1918)
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 Ind. tél. {{{indicatif téléphonique}}}
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Population
 1914 52 800 000 hab.
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Superficie
 1908 676 615 km2
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Histoire et événements
 29 mai 1867 Compromis de 1867
 28 octobre 1918 Indep. Tchèques et Slovaques
 29 octobre 1918 Indep. Slaves du Sud
 31 octobre 1918 Dissolution
 10 septembre 1919 Traité de Saint-Germain
 4 juin 1920 Traité de Trianon
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Pouvoir exécutif
   Empereur-roi
 1867-1916 François-Joseph Ier
 1916-1918 Charles Ier
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Pouvoir législatif
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Entité précédente Entités suivantes
Empire d'Autriche Empire d'Autriche
Rép. d'Autriche all. Rép
'Autriche all.
Rép. dém. hongroise Rép
ém. hongroise
Rép. tchécoslovaque Rép. tchécoslovaque
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Royaume des Serbes, Croates et Slovènes
République de Pologne République de Pologne
Royaume de Roumanie Royaume de Roumanie
Royaume d'Italie Royaume d'Italie

L'Autriche-Hongrie est un ancien État d'Europe centrale, constitué de l'Empire d'Autriche et du Royaume de Hongrie, unis par la famille des Habsbourg-Lorraine. La «Double-Monarchie» est créée en 1867 par le «compromis austro-hongrois» (en allemand : Ausgleich, en hongrois : Kiegyezés). Cet État existe jusqu'en 1918. Il a inclus les territoires des actuelles Autriche, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Croatie, Slovénie et Bosnie-Herzégovine, ainsi qu'une partie des territoires de la la Pologne, de la Roumanie et de l'Italie.

Au milieu du XIXe siècle, les empereurs d'Autriche se trouvent expulsés de leurs zones d'influence respectant les traditions, l'Italie (1860), puis l'Allemagne (1866)  : ils sont rejetés vers l'est . Leur nouveau projet politique consiste à associer au pouvoir l'aristocratie magyare pour conforter leur assise en Europe centrale. Simultanément, ce projet donne satisfaction à la noblesse hongroise en pérennisant les liens féodaux qui se maintiennent dans ce pays.

En 1867, François-Joseph Ier, empereur d'Autriche, est couronné roi de Hongrie.

Autocrate conservateur, non dénué de pragmatisme, il maintient la cohésion de l'État plurinational sur les piliers que sont la monarchie (et sa bureaucratie), l'Église catholique, l'armée et l'aristocratie.

La «Double Monarchie» est une expression que l'Autriche-Hongrie possède en propre. L'aigle à deux têtes est un symbole bien antérieur à la constitution de cette double monarchie, mais lui convient idéalement. On emploie aussi l'expression «monarchie danubienne».

Les deux parties de l'Empire sont scindées par un affluent du Danube, la Leitha, la partie autrichienne étant la Cisleithanie («en deçà de la Leitha»), et la partie hongroise la Transleithanie («au-delà de la Leitha»).

La Première Guerre mondiale, déclenchée par un ultimatum de l'Autriche-Hongrie au Royaume de Serbie, sonne le glas de cet empire qui ne survit pas à sa défaite. Les décisions majoritaires des assemblées représentatives des peuples, constituées lors de la défaite et suite à la proclamation en Europe du «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes» selon les «14 points» du président américain Woodrow Wilson, remplacent la «Double-Monarchie» par sept «États-nations». Les uns sont nouvellement indépendants : la Pologne et la Tchécoslovaquie, cette dernière en référence historique à la Grande Moravie. Les autres sont simplement agrandis aux dépens de l'empire : le Royaume d'Italie, le Royaume de Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. L'Autriche elle-même devient une république, ayant l'interdiction de se rattacher à l'Allemagne, alors que la Hongrie, après l'intermède républicain et révolutionnaire de Béla Kun, reste officiellement un royaume, à la tête duquel est instaurée une régence.

La formation d'un État multinational

La genèse d'une monarchie : les Habsbourg en Europe centrale

L'expression officielle d'Autriche-Hongrie apparaît en 1867 mais sert à désigner un État qui était déjà constitué dès la première partie du XVIIIe siècle. C'est la dernière forme politique qu'ont prise les possessions de la dynastie impériale des Habsbourg-Lorraine. Cet État regroupe en fait plusieurs entités. D'une part la couronne de Hongrie comprend le royaume de Hongrie lui-même, constitué en 1000 et restauré en 1699 lors de la reconquête de la Hongrie sur l'Empire ottoman, et ses deux vassaux : le royaume de Croatie-Slavonie et l'archiduché de Transylvanie. D'autre part, un ensemble austro-bohême datant de 1526, est consolidé lors des guerres de Trente Ans (1618-1648) et de succession d'Autriche (1740-1748) puis agrandi de la Galicie-Lodomérie prise à la Pologne en 1772, de la Bucovine jusque là moldave cédée par l'Empire ottoman en 1775 et de la Dalmatie jusque là vénitienne cédée par Napoléon Bonaparte en 1797. Ce second ensemble sert de base à la création de l'Empire d'Autriche en 1804.

Le royaume de Hongrie

Article détaillé : Royaume de Hongrie.

L'Empire d'Autriche

Article détaillé : Empire d'Autriche.

Le compromis de 1867

Après la défaite de Sadowa en 1866 face à la Prusse, les options fédérales à six (Autriche, Bohême, Galicie, Hongrie, Croatie et Transylvanie) ou à trois (Autriche, Hongrie, Croatie) sont abandonnées et , en 1867, l'Empire d'Autriche devient une «double monarchie» (impériale et royale) rassemblant l'Empire d'Autriche et le Royaume de Hongrie. Ce compromis fait accepter François-Joseph par les Hongrois, et il est solennellement couronné roi de Hongrie à Budapest . Le compromis de 1867 est négocié entre Beust, président du conseil de l'Empire d'Autriche, et Andrassy, président du Conseil du Royaume de Hongrie, l'un des héros de la guerre d'indépendance de 1848-1849. Ainsi se mettent en place des institutions qui durent jusqu'en 1918. Dans ce cadre, sont distinguées ce qu'on appelle les «affaires communes» (guerre, armée, diplomatie, finances pour ces postes, ainsi qu'à partir de 1878, administration de la Bosnie-Herzégovine) et les affaires à régler d'un commun accord («dont le règlement entre l'Empire d'Autriche et le Royaume de Hongrie devrait se faire en commun», suivant la traduction du texte de 1867)  : la Banque centrale, la monnaie, la politique commerciale, les chemins de fer, les postes et télégraphes. En outre, la participation de chaque entité au budget commun fait l'objet des renégociations décennales du compromis.

Les affaires concernant les deux parties de la monarchie sont réglées lors de sessions de représentants des deux parlements. Ces représentants des chambres autrichiennes et hongroises, dites «délégations», sont élus par leurs chambres respectives, ce qui pose des problèmes. En effet, dans l'Empire d'Autriche, les nationalités sont représentées dans la délégation, ce qui diminue l'influence des partis strictement politiques au profit des nationalistes, chaque nationalité voulant avoir le maximum de délégués et pratiquant quelquefois l'obstruction parlementaire pour parvenir à ses fins. Au sein du Royaume de Hongrie par contre, les partis politiques magyars sont représentés au parlement hongrois au sein de la délégation hongroise, ce qui évite des querelles parlementaires sans fin, mais en excluant en grande partie les populations non-magyares (près de la moitié des habitants du royaume), et en laissant la part belle à l'aristocratie en raison du vote censitaire.

À ce compromis austro-hongrois s'ajoute un compromis entre le Royaume de Hongrie et le Royaume de Croatie, signé en 1868. Ce compromis paraît maintenir l'union personnelle de la Croatie avec le Royaume de Hongrie, instituée depuis 1102, mais c'est une fiction car en réalité, la Croatie, comme la Transylvanie, est complètement intégrée institutionnellement, économiquement et politiquement au Royaume de Hongrie.

Le dispositif né du compromis de 1867 est une tentative de synthèse entre un État fédéré (Bundesstaat) et une fédération d'États (Staatenbund), les hommes d'état de chacune des deux parties de la monarchie développant des lectures différentes : pour les dirigeants de l'Empire d'Autriche il ne peut s'agir que d'un état fédéral, chacun des deux états fédérés n'ayant qu'une autonomie relative ; au contraire, pour les Hongrois, même aux yeux de ceux qui ont négocié le compromis et le soutiennent (le parti de 1867), l'évolution du dispositif dualiste doit mener à une plus grande autonomie du royaume de Hongrie, ou alors à ce qui est nommé l'«union personnelle» : deux états indépendants ayant en commun uniquement le monarque. Dans cette perspective, les dirigeants magyars de 1867 s'appuient sur les idées nationalistes de 1848, développées autour de Kossuth père puis fils, pour arracher le maximum de concessions à l'Autriche.

Le compromis décennal se renégocie sans problème en 1877 et 1887. En 1897, la crise politique en Autriche oblige à une prolongation de l'accord de 1887 pour 3 ans. Puis un accord est trouvé en 1900, valable jusqu'en 1907. En 1907, la négociation aboutit à la création de deux états indépendants associés, les nationalistes hongrois du parti de 1848 souhaitant une lecture stricte du texte de 1867, et ne gérer en commun que les affaires communes. En 1917, le compromis de 1907 est prolongé jusqu'à la paix, mais est dénoncé par les Hongrois dès le 6 novembre 1918.

Si l'accord austro-hongrois, en donnant naissance à la double monarchie d'Autriche-Hongrie, rééquilibre le rôle de la Hongrie (Transleithanie) auprès de l'Empire d'Autriche (Cisleithanie), il va avoir pour effet de marginaliser et dresser contre la dynastie les autres peuples de l'Empire (surtout Slaves, Italiens et Roumains). La Croatie et la Transylvanie font partie de la Hongrie historique, qui y pratique une politique centralisatrice et assimilatrice, réprimant les autonomistes. La Dalmatie, façade méditerranéenne de l'empire, la Bohême, la Galicie et la Bucovine demeurent autrichiennes : Vienne pratique là une faible politique de germanisation qui entrave cependant l'aspiration des populations locales à un développement dans leurs langues et cultures. L'Autriche-Hongrie devient alors pour une partie de ses sujets la «prison des peuples».

Les empereurs d'Autriche et rois de Hongrie ont été :

La double monarchie en 1910

L'Empire d'Autriche-Hongrie est le deuxième État d'Europe en superficie. Il est constitué de l'Empire d'Autriche (réduit à la Cisleithanie), du Royaume de Hongrie et de la Bosnie-Herzégovine, qui n'est rattachée ni à l'un ni à l'autre, mais positionnée sous administration commune en 1878 par le traité de Berlin et annexée en 1908) [1].

L'empire comprend en 1910 les régions suivantes (présentées ici avec leur date de rattachement à l'empire et leurs situations actuelles approximatives)  :

L'organisation politique

L'Empire d'Autriche (Cisleithanie)

L'Empire d'Autriche lui-même a une superficie de 300 193 km2 pour une population de 28 567 898 habitants (recensement de 1910)  ; il est constitué de 17 provinces :

Province Capitale Superficie Population
Basse-Autriche Vienne 19 854 km2 3 530 698 hab.
Haute-Autriche Linz 11 994 km2 852 667 hab.
Bohême Prague 51 967 km2 6 774 309 hab.
Bucovine Cernăuţi/Černivcy/Czernowitz 10 456 km2 891 364 hab.
Carinthie Klagenfurt 10 333 km2 394 737 hab.
Carniole Ljublijana/Laibach 9 965 km2 525 083 hab.
Comté de Goritz et Gradiska Gorizia/Gorica/Görz 2 927 km2 261 721 hab.
Dalmatie Zara/Zadar 12 863 km2 646 062 hab.
Galicie Lwow/Lviv/Lemberg 78 532 km2 8 022 126 hab.
Istrie Poreč/Parenzo 4 951 km2 403 261 hab.
Moravie Brno/Brünn 22 231 km2 2 610 914 hab.
Salzbourg Salzbourg 7 163 km2 214 997 hab.
Silésie Opava/Troppau 5 153 km2 756 590 hab.
Styrie Graz 22 449 km2 1 441 604 hab.
Territoire de Trieste Trieste/Trst/Triest 95 km2 229 475 hab.
Tyrol Innsbruck 26 690 km2 946 498 hab.
Vorarlberg Bregenz 2 570 km2 145 794 hab.


Chacune de ces provinces dispose d'une autonomie relative, avec des assemblées provinciales (Landtag) élues tout d'abord au suffrage par classes, censitaire puis universel, puis au suffrage universel. Au sein des Assemblées de chacune des provinces, on retrouve les mêmes problèmes qui empoisonnent la vie parlementaire autrichienne : certains problèmes qui se rencontrent en Bohême par exemple rejaillissent sur la vie politique des provinces alpines de l'Ouest ...

Le Royaume de Hongrie (Transleithanie)
Subdivisions de l'Autriche-Hongrie
Autriche-Hongrie 1914

Le Royaume de Hongrie a une superficie de 324 857 km2 et une population de 20 840 678 habitants. Il est constitué :

Le Royaume de Hongrie possède, au contraire de l'Empire d'Autriche une structure centralisée. Les populations non-magyares sont soumises à une rude magyarisation, qui fait l'objet d'un consensus de la totalité des partis magyars représentés au parlement de Buda.

La Bosnie-Herzégovine

La Bosnie-Herzégovine a une superficie de 51 199 km2 et une population de 1 898 044 habitants. Elle est constituée de deux provinces :

Comment décider à quelle entité cette province appartiendrait ? À l'Autriche ? L'empereur d'Autriche - roi de Hongrie, sous l'influence de son ministre Alois Lexa von Æhrenthal, a certes procédé à l'annexion de cette province en 1908. Mais la Bosnie-Herzégovine n'a d'autre continuité géographique avec l'Autriche (Cisleithanie) que via la Dalmatie cisleithane. À la partie hongroise, comme le laisserait supposer la proximité de ce pays avec le territoire annexé en 1908 ? Mais le problème était que la Hongrie s'est opposée à l'annexion de 1908. Par conséquent, la Bosnie-Herzégovine se retrouve ainsi être la «Troisième entité de la double monarchie» : annexée, elle ne dépend d'aucune de ses deux composantes mais est reconnue comme commune aux deux couronnes, qui administrent ensemble ce qui ne relève pas des pouvoirs locaux bosno-herzégovins.

Les populations

À la veille de la Première Guerre mondiale, l'Autriche-Hongrie est le troisième état européen par sa population.

Les différentes nationalités

Les nationalités (se définissant à l'époque lors des recensements par la déclaration d'usage de la langue) sont , en 1910, réparties ainsi :

Carte de la répartition des diverses nationalités en Autriche-Hongrie
(Le Miroir, mai 1914)
Carte de la répartition des diverses nationalités en Autriche-Hongrie (recensement de 1890) avec les frontières de l'Empire en 1914.
Carte de la répartition des nationalités des pays danubiens avec les frontières de 1919, suite à l'application des quatorze points du président Wilson.

D'autre part, 2 313 569 sujets de l'Empire (4, 57 %) appartiennent à d'autres cultures ; il s'agit essentiellement des Juifs (surtout de langue yiddish, surtout en Galicie, leur principale zone d'implantation, mais également germanophones à Vienne ou à Prague, et magyarophones dans les pays appartenant à la Hongrie), et des Roms.

Si l'Empire habsbourgeois connaît un essor économique lié à la révolution industrielle (Vienne, Budapest et Prague sont alors des capitales économiques particulièrement prospères) et une vie intellectuelle animée, il ne peut cependant pas échapper au problème que pose l'hétérogénéité de ses populations, qui emporte l'Empire lors de la défaite de 1918 face aux Alliés.

Les langues

Il existe tandis quatorze langues officielles dans l'Empire, mais aussi de nombreux sous-groupes linguistiques. Cependant, au sein de l'armée, l'allemand reste la langue du commandement mais les officiers doivent pouvoir être polyglottes afin d'être compris de leurs hommes.

Durant la période inaugurée par la mise en place du suffrage universel par classes en 1896 et close par la déclaration de guerre en 1914, les problèmes linguistiques paralysent le fonctionnement institutionnel de l'Empire d'Autriche, et les partis qui se pensent transnationaux, comme les sociaux-démocrates du SPŒ. Le plus aigu de ces problèmes demeure le problème des langues en Bohême, qui se pose dès les élections de 1897 : il s'agit de permettre la mise en place d'un bilinguisme administratif en Bohême, par conséquent de revenir partiellement à une situation antérieure à 1620. À cette réforme s'opposent la totalité des partis allemands, dont les pangermanistes, qui organisent une forte agitation, relayée par le Reich, dans le nord de la Bohême. Ce problème est à la base d'une pratique parlementaire utilisée de nombreuses fois ensuite, l'obstruction parlementaire, qui peut prendre plusieurs formes.

Langues Diffusion Population Pourcentage
Allemand Autriche, Tyrol et les provinces alpines, Bohême et Moravie urbaines (Austro-allemands et Juifs), Silésie, ilôts au Banat, en Galicie, Plaine de Pannonie, Bucovine, Carniole et Transylvanie (Saxons) 12 006 591 23, 4
Hongrois Plaine de Pannonie, Slovaquie, Banat, Transylvanie (Magyars et Sicules) 10 056 315 19, 6
Tchèque Bohême, Moravie, Silésie 6 442 133 12, 5
Slovaque Haute Hongrie (Slovaquie) 1 967 970 3, 8
Polonais Galicie occidentale, villes de Galicie orientale, Silésie 4 976 804 9, 7
Ukrainien et Rusyn Marmatie, Galicie orientale, nord de la Bucovine 3 997 831 7, 8
Serbe, croate et bosniaque Est de l'Istrie, Dalmatie, Croatie-Slavonie, Bačka, Bosnie-Herzégovine, Banat 4 380 891 8, 5
Slovène Sud de la Styrie, Carniole, nord de l'Istrie, Trieste, Fiume 1 350 000 2, 4
Roumain Est de la Hongrie, Banat, Transylvanie, Marmatie, Bucovine 3 200 000 6, 3
Italien, dalmate, istro-roumain Istrie, Trentin, Trieste, Dalmatie, Fiume 768 422 1, 5
Yiddish Tout l'empire, mais en particulier Galicie, Haute Hongrie, Bucovine, Transylvanie environ 1 000 000 environ 2
Les religions en 1910

Place-forte de la contre-Réforme, l'Autriche et accessoirement la Hongrie ont laissé peu d'espace au protestantisme qui est cependant resté vivace en Bohême-Moravie et en Transylvanie. En conséquence, plus des trois-quarts des Austro-Hongrois sont en 1910 catholiques d'affiliation. L'islam et l'orthodoxie sont présents, respectivement en Bosnie-Herzégovine et en Transylvanie. Phénomène tant religieux qu'ethno-culturel, le judaïsme est représenté sous sa forme ashkénaze dans les shtetler de Galicie et de Marmatie, mais aussi dans les métropoles autrichiennes ou hongroises, et sous sa forme séfarade en Bosnie (spécifiquement à Sarajevo où il est fréquemment ladinophone).


Religion Empire Autriche
Hongrie
Bosnie-Herzégovine
Catholiques romains et gréco-catholiques 76, 6 % 90, 9 % 61, 8 % 22, 9 %
Protestants (luthériens, calvinistes, unitariens) 8, 9 % 2, 1 % 19, 0 % 0 %
Orthodoxes 8, 7 % 2, 3 % 14, 3 % 43, 5 %
Juifs 4, 4 % 4, 7 % 4, 9 % 0, 6 %
Musulmans 1, 3 % 0 % 0 % 32, 7 %

L'évolution de la double monarchie : entre tradition et modernité

Une puissance aux riches potentiels dont la cohésion est problématique

L'Autriche-Hongrie a globalement développé à la fois son agriculture et son industrie. Cependant, l'évolution de chacune de ses parties est contrastée. La Hongrie reste principalement agricole et gouvernée par une aristocratie jalouse de ses privilèges, tandis que la totalité austro-bohême s'industrialise et se démocratise.

Point de convergence des archaïsmes et des passions d'une époque, Vienne est en 1900 l'un des principaux phares de la culture européenne.

Le défi majeur de la double monarchie est d'ordre politique. Les diverses nationalités demandent leur place à côté des germanophones et des Hongrois, surtout celles qui ont constitué des états avant d'être intégrées : Tchèques en Autriche et Croates en Hongrie.

Société

Les 52, 799 millions d'Austro-hongrois (1914) sont sujets d'une monarchie pluriethnique.

Originellement, la déclaration d'appartenance à une nationalité n'est pas l'expression d'une revendication politique, ni d'une quelconque souveraineté, mais simplement l'affirmation d'une langue et d'une culture.

Jusqu'en 1917, seule une minorité conteste aux Habsbourg-Lorraine leur statut de souverains légitimes des États sur lesquels ils règnent. Ce que les sujets autres que germanophones ou magyars revendiquent, c'est uniquement le respect des langues, des cultures et des religions de chaque groupe. La majorité des sujets réclame l'autonomie dans le cadre de l'Empire, et non la sécession. En réalité, la «Double monarchie» tolère l'expression des cultures et identités autres qu'allemande ou hongroise, à condition qu'elles ne soient pas les vecteurs du panslavisme ou de l'irrédentisme. Ainsi, les Juifs et les Bosniaques musulmans sont reconnus comme sujets à part entière, bénéficiant de la sympathie de l'Empereur François-Joseph, tandis que les Ukrainiens, les Tchèques, les Slovaques, les Slovènes, les Croates, les Serbes, les Roumains et les Italiens sont sous-représentés dans les différentes instances et étroitement surveillés par la police impériale.

Le dualisme austro-hongrois, issu du Compromis de 1867, a singulièrement tendu la situation en donnant aux Hongrois le pouvoir de bloquer toute modification constitutionnelle et toute évolution politique de l'Empire. François-Joseph reconnaît qu'il est souhaitable de créer une troisième force, slave, et rendre au grand-duché de Transylvanie sa Diète. Sollicité pour créer un trialisme en donnant aux Tchèques une part égale, François-Joseph recule à plusieurs reprises, car il se sent lié par le serment prêté lors du sacre de Buda. Au sein de la minorité allemande de Bohème, la peur de voir les Tchèques accroître leur influence dans la société est aussi un frein à l'acceptation de la transformation du dualisme en trialisme. L'accord politique avec l'aristocratie hongroise implique l'unité de l'ensemble des terres de la Couronne de Saint Étienne, c'est-à-dire la suppression des Diètes de Croatie et de Transylvanie. Les aristocrates hongrois craignent de voir voter des réformes (surtout foncières et linguistiques) qui soustrairaient à leur pouvoir absolu des parties du territoire comme la Slovaquie, la Croatie, la Transylvanie ou la Ruthénie subcarpathique, toutes régions actuellement perdues pour la Hongrie.

La situation des minorités n'est pas la même en Autriche et en Hongrie. Les Slaves, surtout, participent davantage à la vie politique de l'Empire en Autriche qu'en Hongrie. Le club polonais au Parlement de Vienne fait fréquemment fluctuer les majorités, au gré de ses intérêts. Edvard Beneš et Hugh Seton-Watson (journaliste anglais ardent défenseur avec Lord Northcliffe de l'indépendance tchèque), reconnaissent que les Tchèques ont une certaine liberté politique sous l'Empire. En Hongrie, par contre, les Slaves et les Roumains n'ont aucun droit politique réel, par défaut de représentation envisageable en application du dispositif électoral. Qui plus est , le dispositif électoral hongrois laisse des peuples aussi importants au sein de la Monarchie que les Croates, hors de la représentation parlementaire hongroise. La vie politique est principalement réservée aux Magyars qui, avec 48% de la population de la «Grande-Hongrie» occupent 407 des 413 sièges au Parlement de Budapest.

Les situations économiques et sociales sont aussi particulièrement différentes entre l'Autriche et la Hongrie. L'Autriche, avec une bourgeoisie active et un taux de croissance de 1, 45% avant 1914 – équivalent à celui de l'Allemagne – se rapproche des États de l'Europe occidentale, la grande noblesse n'ayant pas hésité à investir dans les entreprises industrielles. Le suffrage y est universel direct depuis 1907 et l'ensemble des nationalités sont proportionnellement représentées au Parlement de Vienne. Un dispositif d'assurances sociales a été créé au profit des travailleurs. Et François-Joseph n'hésite pas à anoblir la grande bourgeoisie, y compris juive, en reconnaissance de ses mérites. D'ailleurs les Juifs austro-hongrois découvriront après 1918 que les «États successeurs» de l'Empire sont (en particulier à partir des années 1930) le plus souvent moins tolérants à leur égard que les Habsbourg-Lorraine. La Hongrie, par contre, reste particulièrement féodale dans sa structure (un héritage de l'écrasement de la révolution de 1848), et un tiers des terres appartient à moins de 9000 familles.

Dans les deux parties de la Monarchie, la noblesse conserve une influence réelle, à cause de l'immensité des terres possédées par elle et de sa présence dans la haute administration et au gouvernement («En Autriche, l'homme débute au baron», disait le prince de Metternich, chancelier impérial de 1810 à 1848). En termes de classes sociales, la société austro-hongroise est parmi les plus inégalitaires d'Europe, avec une aristocratie particulièrement puissante : la légitimité du régime repose sur une assise sociale extrêmement étroite faisant la part belle à la haute noblesse. En 1914, par exemple, moins de 1% de la population possède 40% du territoire. Une des revendications des nationalités est la réforme agraire, qui sera partiellement réalisée après le partage de l'Empire. De ce point de vue, les paysans ont pu voir avec espoir la double monarchie s'effondrer.

Culture

Pour l'écrivain de langue allemande Robert Musil (dans son roman L'Homme sans qualités), qui a dû être officier dans l'armée «cacanienne», l'Autriche-Hongrie était la Cacanie, du préfixe apposé partout K. und K.  : Kaiserlich und Königlich («impérial et royal»).

Le vocabulaire exacte semble avoir été la suivante :

  1. «impérial et royal» pour les services communs (armée, finances, diplomatie)  : la KuK Marine était la marine de guerre ;
  2. «impérial-royal» pour les services propres à la Cisleithanie : le souverain y était empereur d'Autriche mais également roi de Bohême ;
  3. «royal» pour les services propres à la Transleithanie où le souverain régnait à titre de roi de Hongrie.

Le puissant rayonnement culturel de la monarchie habsbourgeoise à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, a été stimulé surtout par sa richesse multinationale et le dynamisme de sa minorité juive : Hermann Broch, Sigmund Freud, Karl Kraus, Gustav Mahler, Karl Popper, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Arnold Schönberg, Otto Weininger et Stefan Zweig en étaient issus. Vienne fut peut-être la capitale de la modernité. Son influence s'étendit tout au long du XXe siècle dans le domaine des arts (peinture, architecture, musique, littérature) et le domaine médical, avec l'école psychanalytique, qui révolutionna la vision du monde.

Malgré un conservatisme certain, la Cour de Vienne et surtout l'empereur François-Joseph, ont toujours soutenu les artistes contemporains et le groupe de la Sécession, par la commande officielle. Ainsi, entre autres, Otto Wagner participa à la construction du métro de Vienne, en réalisant diverses de ses stations, réalisa l'immeuble de la Caisse d'épargne et de la Poste, et Gustav Klimt se vit confier la fresque du hall d'entrée du Kunsthistorisches Museum à Vienne, mais aussi celles de la villa Hermès offerte par François-Joseph à son épouse Élisabeth, dite Sissi, comme résidence privée à Vienne.

Les idées révolutionnaires des artistes viennois au début du XXe siècle ne s'appliquaient en aucun cas à la contestation de l'ordre politique et social organisé par la dynastie des Habsbourg-Lorraine, dont la supranationalité convenait à leur contestation de l'historicisme issu des mouvements nationalistes de la révolution de 1848. Aucun d'entre eux ne se réclamait des nationalités dont ils étaient issus. La double monarchie, incarnée par la dynastie, par son absence de référent national, était leur lieu d'expression, assignant à l'art une autre mission que politique.

Il est convenu actuellement de voir cette période comme la décadence d'une société. Ce n'est pas en termes de décadence que les artistes viennois parlaient d'eux-mêmes mais plutôt en termes de renouveau, en s'opposant aux goûts ainsi qu'aux diktats d'artistes quasi officiels comme le peintre Hans Makart, le «Rubens viennois» ou l'écrivain Franz Grillparzer, chantre de l'époque Biedermeier. Si l'édification de l'Opéra de Vienne et du Ring avaient consacré le goût du pastiche architectural dans les années 1870, l'édification et la décoration du Métro, de la Caisse d'Épargne et de la Poste et de bien d'autres édifices publics ou privés surent donner ses bases à l'architecture contemporaine, ou alors futuriste.

En d'autres termes, cette «querelle des Anciens et des Modernes», de l'art officiel contre l'art nouveau a été extrêmement perceptible dans la Vienne du début du XXe siècle.

Vers l'épreuve de force : l'écueil de la fuite en avant

Les alliances

L'Empire allemand et l'Autriche-Hongrie, les Empires centraux, forment une alliance sous le nom de Duplice (Zweibund) qui devient la Triplice (Dreibund) ou Triple-Alliance lorsque l'Italie vient rejoindre l'alliance. Cependant, l'Italie ne souscrit à cette alliance que dans une optique défensive : celle-ci ne doit fonctionner que étant donné que l'un des signataires est agressé.

François-Joseph tente de compenser les tensions internes et externes créées par le compromis de 1867, en inaugurant le Drang nach Osten (expansion vers le sud-est , vers les Balkans). Cette politique suit en fait une logique de consolidation des positions acquises face à l'expansionnisme russe et la décomposition de l'Empire ottoman. La politique slave de François-Joseph s'oppose aux visées de l'Empire russe sur les Balkans dans le cadre du démembrement envisagé de l'Empire ottoman. Les ambitions antagonistes des deux puissances impériales sont l'une des causes de la Première Guerre mondiale.

Suite à la guerre russo-turque de 1877-1878, le traité de Berlin confie à l'Autriche-Hongrie l'administration de la Bosnie-Herzégovine ottomane. Cette province a une population composite et elle est géographiquement encastrée dans les territoires austro-hongrois. L'Empire annexe ce territoire en 1908, dernière annexion des Habsbourg-Lorraine, malgré l'opposition de la Russie et de la France.

La politique étrangère de l'Autriche-Hongrie finit par apparaître agressive. C'est elle qui déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. Elle saisit le prétexte de l'assassinat du prince héritier par un jeune Serbe pour éliminer un État qui vise à la déstabiliser pour rassembler l'ensemble des peuples slaves du Sud. L'Italie, en premier lieu neutre, choisit finalement d'entrer en guerre aux côtés des Alliés occidentaux en 1915, en signant un traité dont les clauses secrètes prévoient l'attribution du Tyrol du Sud, du Trentin, de Trieste et de la Dalmatie en cas de défaite de l'Autriche-Hongrie.

La Grande Guerre de 1914-1918

Il y a une armée commune à l'Autriche ainsi qu'à la Hongrie avec des régiments d'infanterie numérotés à la suite couramment. Par la suite, il y a un dispositif de réserve propre à l'Autriche (landwehr) et un autre à la Hongrie (honvédség), ainsi qu'une organisation de défense territoriale (landsturm) en Autriche et en Hongrie. La Bosnie-Herzégovine fait l'objet d'une autre organisation avec quatre régiments d'infanterie (Bosnisch-Hercegowinische Infanterie-Regimenter Nr. 1-4), un bataillon de chasseurs à pied (Bosnisch-Hercegowinisches Feldjäger-Bataillon) et des bataillons autrichiens détachés.

L'armée austro-hongroise est le reflet de la disparité de l'État austro-hongrois. Les Serbes et les Croates sont envoyés en garnison à Vienne ou à Budapest , les germanophones en Bosnie, les Roumains en Autriche, etc., pour tenter d'unifier cet empire multiculturel. La cohésion au combat n'est pas évidente. Un lieutenant de réserve roumain, Octavian Tăslăuanu décrit le début de la guerre dans un régiment honvéd : les officiers supérieurs sont hongrois et ont besoin de traducteurs roumains pour se faire comprendre.

Encadrée par un commandement unique beaucoup germanisé, l'armée austro-hongroise conserve cependant sa cohésion, malgré le rôle ingrat que lui a dévolu l'Allemagne en 1914 : lancer seule l'offensive contre l'armée russe, tout en éliminant une armée serbe aguerrie.

La dissolution de l'Empire

La réorganisation de l'Europe centrale
L'Autriche-Hongrie en 1918
Légende :
- en couleurs, l'Empire en 1914 ;
- les traits rouges représentent les frontières de 1920.

Monté sur le trône le 22 novembre 1916, Charles Ier d'Autriche sonde les voies de la paix auprès de la France. La négociation entamée au printemps 1917 avec le gouvernement français par l'intermédiaire des princes de Bourbon-Parme, François-Xavier et Sixte, frères de l'impératrice Zita, n'aboutit pas.

L'idée de nation comme source de la souveraineté, issue de la Révolution française, avait déjà été exprimée lors des révolutions de 1848, dites «du Printemps des Peuples». C'est sur ce principe que les leaders et les assemblées des différentes composantes de l'Empire s'appuient en 1918 quand le président américain Woodrow Wilson propose à l'Europe le principe de l'autodétermination. Le principe de la souveraineté nationale triomphe de l'idée d'un empire supranational dont la souveraineté s'incarnait en une dynastie, les Habsbourg-Lorraine, présentés comme des tyrans. Il ne le fait ni par révolution sanglante comme en France, ni par une consultation populaire comme lors du rattachement de Nice et de la Savoie à la France en 1860. L'effondrement de l'empire austro-hongrois après la fin de la guerre, en 1918-1919, aboutit à la création de nouveaux États au centre de l'Europe, ainsi qu'à un partage du territoire de l'ancien empire d'Autriche-Hongrie entre sept pays :

Ces nouveaux et anciens pays sont nommés les «États successeurs» de l'Autriche-Hongrie.

Les revendications hongroises

On nomme «révisionnisme» l'attitude de la Hongrie indépendante qui réclame le retour à ses anciennes frontières, mais aussi des Hongrois incorporés dans les États successeurs. Sous le gouvernement de Horthy et par arbitrages de Adolf Hitler en 1939 et 1940, La Hongrie récupère la moitié des territoires perdus par le traité de Trianon, principalement en Transylvanie. Mais le traité de Paris rétablit en 1947 les frontières de 1920.

Le traité de Trianon est toujours actuellement mal vécu par une partie de la nation hongroise. Depuis la chute du rideau de fer, des mouvements politiques envisagent de rattacher de façon extraterritoriale les populations de langue hongroise vivant dans les états voisins, malgré l'opposition affichée par les instances de la Communauté européenne. De leurs côtés, les populations hongroises de Roumanie et en particulier de Slovaquie se sont pourvues de leurs propres organisations politiques qui interfèrent dans l'équilibre politique de ces pays.

Annexes

Organisation militaire en 1914

Références

  1. Source : Grande Géographie Bong illustrée, tome II, Onésime Reclus, 1912.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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