Birmanie
La Birmanie ou Myanmar, en birman et, /mjænˈmɑr/, en forme longue l'Union de Birmanie ou l'Union du Myanmar, en birman Pyidaungzu Myanma Naingngandaw, , est un pays d'Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec l'Inde, le Bangladesh, le Laos, la Chine...
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- En birman, Myanmar est le nom littéraire du pays, alors que Bama ou Bamar ne font.... Durant deux siècles, la Birmanie est divisée entre les birmans en ... (source : news.google)
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- ... Dans la capitale birmane, Naypyidaw, le général Than Shwe passe en revue les ... estime que «la Birmanie est bel et bien engagée dans un programme.... Ce statut -là, de nombreux pays seraient prêts à tout pour l'obtenir... (source : lefigaro)
(my) | |||||
Pyidaungzu Myanma Naingngandaw
(my) |
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République de l'Union du Myanmar (fr) | |||||
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Devise nationale : Le bonheur se trouve dans une vie harmonieusement disciplinée | |||||
Langues officielles | Birman | ||||
Capitale | Naypyidaw |
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Plus grande ville | Rangoon | ||||
Forme de l'État | Dictature militaire | ||||
- Président - Premier ministre |
Than Shwe Thein Sein |
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Superficie - Totale - Eau (%) |
Classé 39e 676 578 km2 23 070 km² (3, 41 %) |
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Population - Totale (2010) - Densité |
Classé 24e 48 137 741 hab. 71.15 hab. /km2 |
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Indépendance - Date |
Du Royaume-Uni 4 janvier 1948 |
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Gentilé | birman, birmane ou plus rarement myanmarais, myanmaraise | ||||
PIB (nominal) (2008) | 27 milliards[1] (86e) | ||||
IDH (2008) | 0, 583 (moyen) (132e) | ||||
Monnaie | Kyat (MMK ) |
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Fuseau horaire | UTC +6h30 | ||||
Hymne national | Gba Majay Bma (Nous aimerons la Birmanie) |
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Domaine internet | . mm (anciennement. bu) |
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Indicatif téléphonique |
+95
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La Birmanie ou Myanmar, en birman et , /mjænˈmɑr/, en forme longue l'Union de Birmanie ou l'Union du Myanmar, en birman Pyidaungzu Myanma Naingngandaw, , est un pays d'Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec l'Inde, le Bangladesh, le Laos, la Chine et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d'Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest , avec à peu près 2 000 kilomètres de côtes au total.
Appellation
Le pays a acquis son indépendance au Royaume-Uni le 4 janvier 1948 avec pour nom officiel en anglais Burma, en forme longue Union of Burma. Le nom officiel en birman est Myanmar, Myanmah () ou Bama (), suivant le registre utilisé. En birman, Myanmar est le nom littéraire du pays, alors que Bama ou Bamar ne font référence qu'à l'ethnie des Birmans, d'où vient l'anglais Burma et le français Birmanie.
Myanmar fait référence aux anciens habitants mythiques du pays et non plus uniquement au groupe ethnique birman (littéralement, Myanmar veut dire en birman «fort et rapide», qualités de ces fameux ancêtres mythiques). Plus précisément, Myan Ma veut dire le pays merveilleux créé par ces «esprits-habitants mythiques» (Bya Ma) . Avec cette expression et l'usage du mot «Union», le caractère multi-ethnique de l'État est souligné.
Le pays est devenu la République socialiste de l'Union de Birmanie le 4 janvier 1974, avant de redevenir l'Union de Birmanie le 23 septembre 1988. Le 18 juin 1989, le nom officiel en anglais a été changé en Myanmar par le pouvoir dictatorial des généraux, mais ce changement controversé n'est pas reconnu par l'opposition politique et plusieurs pays anglophones, ni par un voisin comme la Thailande.
Le 21 octobre 2010, le nom a été change en République de l'Union du Myanmar[2].
En français, l'usage oral du mot Birmanie reste majoritaire, et on utilise presque toujours les adjectifs dérivés de ce mot : birman, birmane. L'usage oral et écrit des adjectifs myanmarais et myanmaraise est rarissime. Le nom officiellement utilisé par l'Organisation des Nations unies ou la Suisse est Myanmar, alors que la France mais aussi le Canada utilisent le nom Birmanie (néanmoins, les médias canadiens, belges et français utilisent indifféremment Birmanie et Myanmar) [3].
Géographie
Géographie physique
La Birmanie partage ses frontières terrestres avec la Chine (2185 km), avec la Thaïlande (1800 km), avec l'Inde (1463 km), avec le Laos (235 km), et enfin avec le Bangladesh (193 km) pour un total de 5876 km.
La Birmanie est le plus vaste État de l'Asie du Sud-Est continentale. Il comprend une longue plaine centrale, où vit l'essentiel de la population, et sa partie la plus large ne dépasse pas 960 km. Cette plaine est bordée d'espaces montagneux, ainsi à l'ouest , la chaîne de l'Arakan.
La région de l'intérieur, qui s'ordonne autour du bassin de Mandalay où convergent Irrawaddy et Chindwin et d'où sort le Sittang, est connue sous le nom de Haute Birmanie, cœur historique du pays. La région côtière (zone alluvionnaire du delta de l'Irrawaddy et plaine du Sittang), bordée de nombreuses îles, est connue sous le nom de Basse Birmanie. Dans les régions périphériques, montagneuses, la forêt domine.
Son point le plus haut est le Hkakabo Razi, qui culmine à 5881 m, et son point le plus bas la mer d'Andaman, avec 0 m.
Divisions administratives
La Birmanie est partagée en sept «divisions» (hunkhu ou ) et sept États (chiu ou ). Chaque État ou division se subdivise en communes, districts et villages. Les principales villes : Rangoon, Mandalay et Pagan sont divisées en communes.
Divisions
Les sept divisions forment ce que les Birmans nomment la «Birmanie proprement dite» (Burma proper en anglais), c'est-à-dire le pays des Birmans. Ce sont :
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États
Les sept États correspondent chacun à un des autres grands groupes ethniques qui peuplent la Birmanie et sont :
Histoire
L'histoire de la Birmanie est ancienne et complexe. Elle se déroule au sein des frontières actuelles du pays, mais implique aussi les peuples des États voisins, sur les territoires actuels de la République populaire de Chine, de l'Inde et du Bangladesh, du Laos et de la Thaïlande, et plus tard les puissances coloniales : Portugal, France et en particulier Royaume-Uni.
L'occupation humaine de la région remonte à au moins 11 000 ans. La première civilisation connue est celle des Môns, arrivés dans la région vers le IIIe millénaire av. J. -C. Mélangeant leur culture et celle de l'Inde, ils dominent le sud du pays du VIe jusque vers le milieu du IXe siècle (culture de Dvaravati). C'est de cette époque que datent les débuts du bouddhisme en Birmanie.
Les Môns sont refoulés vers le sud par les Pyus, descendus du nord vers le VIIe siècle, qui établissent plusieurs cités-états dans le centre du pays. Durant cette période, la Birmanie est sur la route commerciale entre la Chine et l'Inde. Le saccage de la capitale des Pyus par le royaume de Nanzhao au milieu du IXe siècle, marque la fin de leur domination.
Les Birmans débutent aussi à s'infiltrer dans la région. En 849, ils prennent le relai des Pyus en fondant un royaume puissant, centré autour de la ville de Pagan (ou Bagan). Un de leur rois, Anawrahta (1044-1077), unifie la Birmanie et fonde le premier Empire birman (royaume de Pagan) en 1057. Ses successeurs consolident le royaume : au milieu du XIIe siècle, la majeure partie de l'Asie du Sud-Est continentale est sous la domination du royaume de Pagan ou de l'empire khmer. Le royaume de Pagan s'affaiblit lentement : il est finalement détruit par les Mongols en 1287. L'unité de la Birmanie se défait alors rapidement.
Durant deux siècles, la Birmanie est divisée entre les birmans en Haute-Birmanie (Royaume d'Ava) et les Môns en Basse-Birmanie (Royaume de Pégou). C'est une période de relative stabilité et d'épanouissement intellectuel et religieux.
En 1535, le roi Tabinshwehti réunifie la Birmanie et fonde le deuxième Empire birman (dynastie Taungû, 1535-1752). Cet empire est presque constamment en guerre contre le royaume d'Ayutthaya, dans l'actuelle Thaïlande. C'est aussi le moment où les européens commencent à vouloir s'implanter dans la région. Face à des révoltes et des incursions portugaises, la dynastie Taungû se replie sur la Birmanie centrale. Elle réunifie à nouveau le pays en 1613 et repousse définitivement les tentatives de conquête portugaise. Mais la révolte des Môns du sud du pays, encouragée par les Français d'Inde, affaiblit le royaume qui s'effondre finalement en 1752.
Le troisième Empire birman est fondé presque immédiatement par le roi Alaungpaya. La dynastie Konbaung (1752-1885) mène une politique expansionniste, lançant des campagnes contre Manipur, l'Arakan, l'Assam et le Royaume d'Ayutthaya, auquel elle arrache le Tenasserim. Elle repousse aussi des incursions de la Dynastie Qing et affermit son contrôle sur les régions limitrophes avec la Chine. La Birmanie lui doit ses frontières actuelles.
Cependant la conquête de l'Assam en 1824 la met face aux intérêts britanniques en Inde. La première des Guerres anglo-birmanes (1824-1826) se termine par une victoire britannique et la Birmanie perd toutes ses conquêtes récentes par le traité de Yandabo. Les Britanniques, convoitant ses ressources naturelles et voulant s'assurer d'une route pour Singapour, provoquent ensuite une deuxième guerre anglo-birmane en 1852, qui leur permet d'annexer toute la Basse-Birmanie. En dépit des efforts du roi Mindon (1853-1878) pour moderniser le pays, ce dernier ne résiste pas à une troisième agression britannique : le 1er janvier 1886, la Reine Victoria reçoit la Birmanie comme cadeau de nouvel an.
Le pays entre dans le Raj britannique, puis forme une colonie britannique différente à partir de 1937. Il est occupé par l'empire japonais entre 1942 et 1945 (Campagne de Birmanie).
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la voie est tracée vers l'indépendance, sous la conduite du général Aung San. En dépit de son assassinat le 19 juillet 1947, le pays devient indépendant et quitte le Commonwealth le 4 janvier 1948 ; le premier ministre U Nu instaure une démocratie parlementaire.
Des insurrections se déclarent rapidement, mais la situation reste environ sous contrôle jusqu'au coup d'État militaire du général Ne Win en 1962. Ce dernier dirige le pays d'une main de fer pendant vingt-six ans, introduisant des réformes socialistes brutales, tout en restant dans le camp des non-alignés.
En 1988, un important mouvement de protestation populaire autorise un groupe de généraux de renverser Ne Win en septembre et d'établir une nouvelle junte militaire, le Conseil d'État pour la restauration de la Loi et de l'Ordre. En 1990, ils organisent des élections libres, remportées à plus de 80 % par la Ligue Nationale pour la Démocratie d'Aung San Suu Kyi, fille d'Aung San et futur prix Nobel de la paix (1991). Les élections sont annulées et Aung San Suu Kyi, assignée à résidence, où elle est toujours depuis.
En 1995, la Birmanie est devenue membre de l'Organisation mondiale du commerce et en 1997 de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).
Le pouvoir est actuellement partagé entre le président Than Shwe et Maung Aye, chef des armées, qui ont réussi en 2004 à évincer leur rival Khin Nyunt, Chef des services de renseignement des armées.
Le 7 novembre 2005, la capitale a été transférée de Rangoon dans une nouvelle ville «plus sûre», Naypyidaw, dans le centre du pays.
En dépit des graves événements de septembre 2007 (certainement plusieurs centaines de tués) et de la catastrophe génèrée par le cyclone Nargis en mai 2008 (plus de 130 000 morts et un million de sinistrés), la junte ne donne aucun signe de vouloir relâcher son emprise.
Politique
La Birmanie est membre de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) et aurait dû en prendre la présidence en 2006 si la pression de la communauté internationale n'avait réussi à éviter cette embarrassante situation.
Régime autoritaire, l'État du Myanmar est dirigé par une dictature militaire depuis le coup d'État de septembre 1988. Le travail forcé est une pratique courante. Les organisations internationales des droits de l'homme classent la Birmanie parmi les mauvais élèves en matière de libertés publiques : la liberté de la presse et les droits de l'homme ne sont pas respectés, le pouvoir judiciaire n'est pas indépendant de l'exécutif et les partis d'opposition ne sont pas tolérés.
Dotée d'un budget représentant à peu près 50% du PNB, l'armée, forte de 400 000 hommes, n'a néenmoins pas d'ennemi extérieur déclaré, malgré des tensions récurrentes avec la Thaïlande, qui conduisirent à des escarmouches à la frontière entre les deux pays. En plus de la protection extérieure, son rôle est de contrôler la population et elle participe à des missions de maintien de l'ordre et de répression tout comme la police.
Le parti d'opposition mené par Aung San Suu Kyi (la Ligue nationale pour la démocratie ou NLD) a remporté les élections législatives en mai 1990 avec d'avantage de 80% de voix en sa faveur, à la surprise de la junte qui espérait légitimer ainsi son pouvoir. Celle-ci a alors invalidé les élections. Le NLD lutte pour le retour de la démocratie dans le pays.
La junte a une position ambiguë envers l'opposante Aung San Suu Kyi, qui est particulièrement populaire dans le monde suite à son prix Nobel de la paix en 1991. Sa popularité et son statut de fille du symbole et héros national Aung San, lui procurent une certaine protection, tandis que la junte voudrait pouvoir se débarrasser de cette épine dans le pied. Face à ce dilemme, la junte a par conséquent positionné l'opposante en résidence surveillée. Aung San Suu Kyi est entrée dans sa 14ème année de détention le 24 octobre 2008. Le 4 mai 2009, un américain, John Yettaw, gagne la résidence de Aung San Suu Kyi en traversant un lac public à la nage. Il est hébergé pendant deux jour par Aung San Suu Kyi entrainant ainsi leur arrestation et leur jugement. Aung San Suu Kyi est condamnée le 11 août 2009 à 18 mois d'assignation à résidence suite à un décret de Than Shwe réduisant la peine d'origine de moitié. Ce jugement particulièrement controversé, la rend inéligible pour les élection de 2010 à moins d'une grâce exceptionnelle.
La politique mise en place par les généraux occasionne des migrations massives de certaines minorités, comme les Karens par exemple, vers la Thaïlande.
Le 18 octobre 2004, le Premier ministre, le général Khin Nyunt, a été "autorisé à prendre sa retraite pour raisons de santé" et assigné à résidence. Il a été remplacé par Sœ Win, un «dur» tenu pour responsable de l'embuscade contre le convoi d'Aung San Suu Kyi en mai 2003. Khin Nyunt premier ministre depuis août 2003, supervisait les services secrets birmans depuis plus de vingt ans et était reconnu comme un modéré. Son opposant au sein de la junte, le général Maung Aye, connu particulièrement dur, qui occupait jusqu'alors les fonctions de vice-président du Conseil d'État pour la paix et le développement, est aussi chef d'état-major. Il est en concurrence pour le pouvoir avec le général Than Shwe, président de la junte et commandant en chef des forces armées.
Les sanctions économiques prises contre le régime militaire birman par la communauté internationale, dont les États-Unis, la Malaisie et les pays de l'Union européenne (la France y compris), n'ont eu que peu d'effet, ceci étant dû en grande partie à l'inventivité des collaborateurs de la Junte, comme à la volonté de nombreux pays asiatiques soucieux de continuer à promouvoir les échanges économiques avec la Birmanie et surtout en vue des profits générés par les investissements dans l'extraction des ressources naturelles du pays. On peut cependant dire que ces sanctions ont eu pour effet de mettre au chômage plus de 100 000 personnes, du jour au lendemain, qui travaillaient jusque là dans les usines textiles qui commençaient à émerger dans le pays. Énormément des jeunes filles qui travaillaient dans ce secteur sont allées grossir les rangs des prostituées de la capitale. Les sanctions semblent par conséquent plus contribuer à un appauvrissement de la population qu'à une démocratisation du pays.
Dans la même logique que les sanctions, de nombreuses voix se sont élevées contre les sociétés comme Total investissant dans le pays et contre les voyageurs qui font fonctionner l'industrie du tourisme. Selon les démocrates, l'entrée de devises étrangères aiderait le gouvernement actuel et contribuerait à la généralisation du travail forcé.
Déplacement de la capitale
La capitale a été déplacée de Rangoon, ville localisée dans le delta de l'Irrawaddy, à Pyinmana (à 300 km au sein des terres) au cours de l'année 2005. Les spéculations abondent quant aux raisons de ce déménagement brusque du gouvernement vers une ville quasiment construite à partir de rien dans une région totalement isolée.
Selon les explications officielles de la junte, l'ancienne capitale de Rangoon était devenue trop étriquée ; qui plus est , la nouvelle capitale occupe un emplacement plus central, ce qui permettrait des liaisons plus faciles avec les différents lieux du pays. Certains observateurs ont fait le rapprochement avec l'ancienne coutume qu'avaient les nouveaux rois de construire une nouvelle capitale. Le déplacement exprimerait une volonté de la junte d'asseoir sa légitimité par ce geste symbolique, d'où le nom de la nouvelle capitale, Nay Pyi Daw, qui veut dire «Siège des Rois».
D'autres estiment que le déplacement reflète la volonté du gouvernement de se protéger à la fois d'une invasion de l'extérieur et de mouvements populaires intérieurs, qui avaient ébranlé le pouvoir en 1988. Surtout, un journaliste indien, Siddharth Varadarajan (en) , après une visite de Nay Pyi Daw, décrit l'étendue de la nouvelle capitale comme «l'assurance ultime contre le changement de régime, un chef-d'œuvre d'urbanisme dessiné pour contrer toute tentative de révolution colorée — non par les tanks et les canons à eau, mais par la géométrie et la cartographie[4].» Le gouvernement semble en effet vouloir s'isoler, au point de limiter les moyens de communication[5].
Enfin, des raisons ésotériques semblent rentrer en ligne de compte. Depuis toujours, l'astrologie et le pouvoir ont été liés en Birmanie. Le mécontentement de 1988 était surtout lié au fait que Ne Win, écoutant son astrologue, avait décidé de remplacer l'ensemble des billets de banque par d'autres dont les valeurs seraient des multiples de 9, son chiffre porte-bonheur. Le déménagement vers Nay Pyi Daw s'étant fait à une heure précise déterminée par le calendrier lunaire, il est probable que la décision de changer de capitale ait été influencée par les astrologues de la junte.
Événements de 2007
Un mouvement national de protestation a eu lieu en août et septembre 2007. Les manifestations ont commencé le 19 août 2007 à Rangoon pour dénoncer l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun. Elles ont pris de l'ampleur à partir du 5 septembre 2007, où des moines bouddhistes ont été frappés par des miliciens de la junte, ce qui a suscité l'indignation générale. Des membres de la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi, des étudiants et d'autres personnes ont rejoint les manifestations pacifiques des moines dans l'ensemble des grandes villes du pays. Le mouvement a été brutalement réprimé à partir du 26 septembre 2007.
Événements de 2008
En février, les autorités militaires annoncent la tenue d'un référendum pour valider des réformes constitutionnelles[6].
D'après la Ligue nationale pour la démocratie, la nouvelle Constitution ne ferait que renforcer le pouvoir des autorités militaires[7]. Le gouvernement militaire affirme, pour sa part, que la nouvelle Constitution établirait «une démocratie où fleurit la discipline». [6]
Le 2 mai 2008, un cyclone de catégorie 4, Nargis, frappe particulièrement durement la Birmanie, surtout la région de Rangoon. Le bilan officiel fait état de plus de 130 000 morts ou personnes portées disparues. Les ONG sur place parlent de 2, 5 millions de sans abris. Dans le chaos le plus total, l'aide humanitaire peine à arriver sur place, les visas n'étant pas délivrés suffisamment vite par la junte au pouvoir, qui rechigne à accepter l'aide internationale. Quarante-huit heures avant le passage du cyclone, les services météo indiens ont informé les autorités de son arrivée mais l'information aurait été mal relayée dans le pays.
Le référendum eut cependant lieu le 10 mai, avec un taux de participation officiellement supérieur à 98 %.
Élections de novembre 2010
Le 13 août 2010, la junte annonce que la date des élections aura lieu le 7 novembre 2010
Le peuple et sa culture
Démographie
Données synthétiques
Statistiques du CIA World Factbook, pour 2008 [8] :
Mortalité | |
Taux brut de mortalité | 9, 23 ‰ |
Taux de mortalité infantile (population totale) - Hommes - Femmes |
47, 61 ‰ 53, 78 ‰ 41, 07 ‰ |
Espérance de vie à l'apparition (population totale) - Hommes - Femmes |
63, 39 ans 61, 17 ans 65, 74 ans |
Source : The World Factbook, CIA[8] |
Population : 48, 1 millions, 0-14 ans : 25, 3 % ; 15-64 ans : 59, 3 % ; + 65 ans : 5, 4 %
Indice de développement humain : 0, 585 - Classé 135ème (2006)
Taux de croissance de la population : 0, 783 % (en 2009)
Taux de natalité : 17, 23 ‰
Taux de fécondité : 1, 89 enfants/femme (en 2009)
Taux de migration : - 1, 84 ‰ (en 2001) (Non renseigné en 2009)
Groupes et cultures ethniques
La Birmanie regroupe, en sus de la majorité birmane de souche, plus de 130 minorités ethniques avec leurs langues et leurs cultures propres. Sept «races nationales» sont reconnues par le gouvernement : Shans, Môns, Karens, Karenni, Chins, Kachin (Jingpo), Rakhine (Arakan). L'hétérogénéité de cette population est à l'origine des nombreux problèmes intercommunautaires qu'a connus le pays.
Société
Fêtes et jours fériés
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
4 Janvier | Fête de l'Indépendance | Lut Lat Yæ Naih | L'indépendance a été proclamée le 4 janvier 1948. |
12 Février | Fête de l'Union | Pyi Daung Su Naih | Fête en l'honneur d'Aung San, père de l'indépendance birmane. Durant les deux semaines précédentes, le drapeau birman va de ville en ville. |
2 Mars | Jour des Paysans | Taung thu lai tha mah Naih | En honneur à la ressource humaine majeure |
27 Mars | Jour des Forces Armées et de la Résistance | Taw Hlan Yæ Naih | Célébré avec des défilés et des feux d'artifice. |
13 -18 Avril* | Nouvel An Bouddhique | Thingyan | Songkran birman. Fête de l'eau. |
1 Mai | Fête du Travail | A lote tha mah Naih | |
Mai* | Vesak | Ka-sone Larh Pyæ Naih | Vesak - Anniversaire de Bouddha. |
Juin-Juillet* | Fête du Commencement de Vassa | Waso Lar Pyæ Naih | Vassa - Célébration du début du Carême bouddhique. |
19 Juillet | Jour des Martyrs | Ar Zar Ni Naih | Souvenir des sept martyrs : Aung San et ses 6 collègues assassinés le 19 juillet 1947. |
Octobre-Novembre* | Fête de la fin de Vassa ou Pleine Lune de Thadingyut | Thadingyut Larh-Pyæ Naih | Célébration de la fin du Carême bouddhique. On allume des bougies et on lâche des ballons lumineux. |
Octobre-Novembre* | Pleine Lune de Tazaungmone | Tazaungmone Larh-Pyæ Naih | Kathina |
14 Novembre* | Fête nationale | A-Myo-Thar Naih | Dix jours après Kathina. En souvenir de l'exil du dernier roi, et des protestations estudiantines contre les Britanniques à 1928. |
23 Décembre | Nouvel An Karen | Kayin Hnit-Thit-Koo | |
25 Décembre | Noël | Kha-Rit-Sa-Mut Naih |
(*) - pas de date fixe.
Éducation
La plupart des universités fermées et/ou déplacées en banlieue en décembre 1996 pour des raisons de sécurité ont rouvert leurs portes. Mais la qualité de l'enseignement reste médiocre, surtout du fait de la corruption endémique. Selon l'UNICEF, uniquement 28% des enfants du primaire terminent leur scolarité.
Arts
Musique
La musique respectant les traditions birmane est un métissage entre la musique chinoise, indienne et thaïlandaise étant donnée la situation enclavée de la Birmanie.
Dans ces dernières années, la musique moderne s'est particulièrement fortement rapprochée des styles occidentaux.
Littérature
La littérature birmane commence à se développer au XIIe siècle, au contact des cultures Pāli, Môn et Thaï, puis occidentale après le rattachement du pays à l'Empire britannique.
Religion
Le bouddhisme en Birmanie est d'une manière prédominante de la tradition Theravada mêlé avec les convictions locales. Selon le gouvernement militaire, il est pratiqué par 89 % de la population, en particulier parmi les Bamar, Rakhine, Shan, Mon, et Chinois. Le bouddhisme Theravada fut introduit en Birmanie par des envoyés du roi Ashoka, au IIIe siècle avant notre ère. Le Mahayana, lui, n'apparut que dix siècles plus tard, dans les régions proches de la frontière chinoise, bientôt suivi par le Vajrayana. Les trois écoles cœxistèrent jusque sous le règne du roi Anawrahta (XIe siècle), qui opta pour le Theravada et essaya de la restaurer dans sa pureté originelle. Il voulut, par exemple, interdire le culte des nats mais se rendant compte que les Birmans n'étaient pas prêts à abandonner cette croyance et risquaient par conséquent de se détourner du bouddhisme, il autorisa la présence des nats dans les sanctuaires - pour tout autant que la prééminence du Bouddha soit maintenue. L'originalité du bouddhisme birman réside précisément dans la manière dont il a assimilé les croyances populaires relatives aux esprits. Actuellement, 85 % de la population pratiquent un bouddhisme theravada dans lequel les influences animiste, tantrique, hindouiste et mahayaniste se font toujours fortement sentir.
Le christianisme est pratiqué par 4 % de la population[9], essentiellement parmi les Kachin, Menton et Kayin, et Eurasiens grâce au travail des missionnaires dans leurs secteurs respectifs. À peu près quatre cinquièmes des chrétiens du pays sont protestants, surtout les adeptes de l'Église baptiste de la Convention Baptiste du Myanmar ; les catholiques romains forment le reste.
L'islam, essentiellement sunnite, est pratiqué par 4 % de la population selon le recensement du gouvernement. Cependant, selon le rapport des libertés religieuses internationales de 2006 du Secrétariat d'État des États-Unis, les populations non-bouddhistes dans le recensement ont été sous-estimées[10]. Les dirigeants musulmans estiment que 20 % de la population peut être musulmane[11]. Les musulmans sont divisés en Indiens, Indo-Birmans, Persans, Arabes, Panthays[12] et Rohingyas.
L'hindouisme est essentiellement pratiqué par les Indiens birmans.
Les populations musulmanes et chrétiennes font face à la persécution religieuse. Le gouvernement militaire a révoqué la citoyenneté des musulmans Rohingya de Rakhine Septentrional et des populations de minorité ethniques chrétiennes ont été attaquées. De telles persécutions ciblant des civils est spécifiquement notable en Birmanie de l'est , où plus de 3 000 villages ont été détruits ces dix dernières années[13], [14].
Depuis le 5 septembre 2007, où des moines bouddhistes ont été frappés par des miliciens de la junte birmane lors d'une manifestation à Pakokku, à 500 kilomètres au nord de Rangoon, un mouvement de protestation des bonzes s'est développé à travers toute la Birmanie. Ce mouvement fait suite à des manifestations organisées depuis le 19 août 2007 à Rangoon pour protester contre l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun. Lancé par des membres de l'opposition de la Ligue Nationale pour la Démocratie, il est dirigé par Aung San Suu Kyi, en résidence surveillée depuis 10 ans[15], [16].
Économie
Le pays est particulièrement peu industrialisé, la population est principalement rurale. L'Organisation internationale du travail (OIT), dans son rapport de juillet 1998, décrit l'utilisation systématique par les militaires du travail forcé de la population civile.
La production d'opium est abondante et favorisée par le régime. Le pavot rapporte au pays davantage de devises que l'ensemble des autres exportations réunies. Madeleine Allbright, secrétaire d'État américaine sous le mandat Clinton, déclarait, en 1997, que «L'argent de la drogue pollue toute l'activité économique de la Birmanie».
La Birmanie a une petite production pétrolière à terre. C'est un vieux pays pétrolier. La Burmah Oil Company a été créée en 1896 pour l'exploration et la production pétrolières en Inde britannique. Principal actionnaire de la British Petroleum, qui n'avait pas d'activité aux Indes, la Burmah a limité ses activités à ce territoire. En mer, Total exploite le champ gazier de Yadana, dont la production alimente une centrale électrique à Rangoon, mais en particulier va à la Thaïlande. Le marché birman étant limité, un accord de vente de gaz à la Thaïlande a été signé en 1995 : 80 % de la production sont acheminés vers le centrale électrique de Ratchaburi, localisée à l'ouest de Bangkok et les 20 % restants servent à la consommation intérieure birmane. Le gisement de gaz de Yadana (plus de 140 milliards de m) est localisé dans le golfe de Martaban, en mer d'Andaman, à plus de 300 km au large des côtes birmanes.
Malgré la persistance de violations répétées des droits de l'homme par la junte au pouvoir, la Birmanie reste une destination touristique appréciée. Le nombre annuel de touristes ne dépasse cependant jamais 200 000 voyageurs, en majorité des Chinois et des Japonais.
L'opposition désapprouve le tourisme (et l'aide humanitaire) sous le prétexte qu'il représente un soutien financier particulièrement important de la dictature (ce qui est discutable comme cela est expliqué plus haut). Les grandes structures de ce secteur, tout comme le secteur bancaire, sont détenues par la junte et ses sympathisants. Mais il reste toujours envisageable pour les visiteurs de voyager de manière éthique et de faire en sorte que leur argent parvienne à la population locale (petits taxis, guesthouses, restaurants locaux, petits magasins, guides locaux, trajets en voiture, etc).
Myanmar est aussi un pavillon de complaisance.
Codes
Le Myanmar a pour codes :
- BIR (ancien code de 1948-1992), selon la liste des codes pays du CIO,
- BM (ex. Birmanie), selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- MM, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays) code alpha-2,
- . mm, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),
- MMR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- MMR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,
- MYA, selon la liste des codes pays du CIO,
- MYA, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- VY, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,
- XZ, XY, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
Divers
- La presse au Myanmar :
- (en) The New Light of Myanmar, Journal officiel de la junte militaire, quotidien
- (en) The Myanmar Times, Journal hebdomadaire
- La Birmanie en bd :
- de Philippe Francq & Jean Van Hamme, série Largo Winch tomes 7 et 8 L'heure du Tigre et La forteresse de Makiling, éd. Dupuis, 1996
- de Guy Delisle, Chroniques birmanes, éd. Delcourt, 10/2007
- de Olivier Ferra, Karennis, comme des ombres sur la terre, éd. La Fourmilière BD, 09/2008.
- La Birmanie en livre photos et texte :
- de Manon Ott & Grégory Cohen, "Birmanie, rêves sous surveillance", éd. Autrement, 2008. >> http ://www. projet-birmanie. com/
- de Michel Huteau et Stephen Mansfield, "Birmanie, le temps suspendu", éd. Anako, 1996.
- La Birmanie en roman :
- de Christophe Ono-dit-Biot, "Birmane", éd. Plon, 2007. Prix Interallié 2007.
- de Joseph Kessel, "La vallée des rubis", éd. Gallimard, 1955.
- La Birmanie au cinéma :
- Beyong Rangoon de John Boorman en 1995 avec Patricia Arquette
- L'action du film John Rambo, quatrième et dernier opus de la populaire série, se déroule essentiellement en Birmanie. Entre autres, les violations des droits de l'homme par la dictature militaire y sont explicitement exposées.
- La Birmanie dans les séries :
- "The Philanthropist" saison 1 épisode 2, 2009. Dont l'action a lieu en Birmanie et expose elle aussi le caractère dictatorial du pouvoir et les violations des droits de l'homme.
Notes et références
- PIB nominal, selon le Fonds monétaire international (FMI).
- La Birmanie change de nom, de drapeau et d'hymne national par Reuters
- (en) Gustaaf Houtman, Mental culture in Burmese crisis politics, Institute for the Study of Languages and Cultures of Asia and Africa, 1999, p. (ISBN 978-4872977486) [lire en ligne]
- Naypyitaw - Dictatorship by Cartography, Himal Southasian (février 2007). Consulté le 2007-08-29.
- Myanmar's new capital offers small luxuries in total isolation, Agence France Presse (2007-02-23).
- (en) "Burma's military issues warning before poll", ABC Radio Australia, 9 avril 2008
- (en) "Main Burmese Opposition Party Calls for Defeat of Draft Constitution", Voice of America, 2 avril 2008
- La Birmanie sur le CIA World Factbook
- CIA - The World Factbook -- Burma
- On parle officiellement de 3, 78% mais de 16% selon certaines sources
- Burma
- Musulmans chinois originaires du Yunnan
- Thailand Burma Border Consortium, «Internal Displacement in Eastern Burma 2006 Survey», 2007. Consulté le 2207-02-04
- Samuel Ngun Ling, «The Encounter of Missionary Christianity and Resurgent Buddhism in Post-colonial Myanmar», Payap University, 2003. Consulté le 2006-07-14
- Un groupe bouddhiste affirme que les manifestations continueront en Birmanie
- Site d'Info-Birmanie
Liens externes
- Site officiel du gouvernement
- Catégorie Birmanie de l'annuaire dmoz
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